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Parité : le Next40, moins bons élèves que le CAC 40 avec seulement 18% de femmes à des postes de direction

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Paris—Les startups de la French Tech sont-elles des modèles de diversité ? A partir de 2023, La Mission French Tech demande aux entreprises qui postulent pour rejoindre le French Tech Next40/120 de s’engager à lui fournir le résultat de leur index d’égalité femmes/hommes associer à des propositions d’actions pour l’améliorer.

Face à cette initiative et le lancement du Pacte Parité en juin dernier, Boston Consulting Group (BCG) et SISTA ont souhaité étudier la place des dirigeantes au sein de la French Tech et publient un rapport inédit intitulé – Quelle place des femmes à la direction des entreprises de demain – French Tech 120 : des instances dirigeantes très loin de la parité. Aujourd’hui, on compte seulement 7 femmes CEO dans les 120 startups françaises (French Tech 120) en capacité de devenir des leaders technologiques de rang mondial mais qu’en est-il des postes de direction dans leur globalité ?

L’analyse se concentre sur les onze postes clés de direction (CEO et ses N-1 directs), et de manière plus resserrée sur les six postes du noyau exécutif (CEO, CTO, CFO, CPO, COO, CRO – voir méthodologie*)

Le constat est sans appel. En effet, voici les principaux résultats de cette étude :

La French Tech n’est pas meilleure élève que le CAC 40

Seules 22% de femmes occupent des postes de direction dans les startups du French Tech 120 (FT 120), 18% dans le « Next 40 », c’est-à-dire les 40 plus grandes entreprises de l'écosystème qui ont le potentiel d’intégrer le CAC 40 d’ici 2030, contre 20% pour le CAC 40. Plus alarmant, le chiffre est encore plus faible lorsque l’on se concentre sur le noyau exécutif des postes de direction (CEO, CTO, CFO, CPO, COO, CRO) : pour le « Next40 », les femmes occupent seulement 9% des postes et 16% dans le reste du FT120.

Par ailleurs, près de 25% des entreprises du FT120 ne comptent aucune femme à leurs postes de direction. C'est 12 points de plus que les entreprises du CAC40, qui elles comptent seulement 13% d'entreprises sans aucune femme dirigeante.

« Les résultats de notre étude sont contre-intuitifs. Nous aurions aimé découvrir une tendance plus positive au sein du French Tech 120 et confirmer que ces startups, qui seront les grandes entreprises de l’économie de demain, sont plus en avance sur les questions de parité. Il n’en est rien et la question de la diversité dans le monde du travail en général doit rester au cœur des préoccupations des dirigeants comme des dirigeantes ! L’engagement des entreprises, des investisseurs et des pouvoirs publics doit se renforcer, et vite. Le dispositif doit être le même pour les startups du French Tech 120 que pour les entreprises du CAC 40 » détaille Leila Hamidou, Directrice associée au BCG, responsable du réseau Women@BCG France et co-auteure du rapport.

De nets écarts selon le profil des équipes fondatrices de startups et le type de poste ...

Les femmes dirigeantes occupent souvent les mêmes postes : elles sont près de 70% à la direction des ressources humaines et 50% à la direction du marketing.

En revanche, on compte seulement 7 femmes CEO et 3 femmes CTO* sur les 120 startups françaises étudiées.

Par ailleurs, lorsque la startup est fondée exclusivement par une équipe masculine (comme 90% des entreprises du FT120), les femmes n’occupent que 11% des postes du noyau exécutif.

Une tendance qui s’explique en partie par les biais dans les formations : les écoles d’ingénieurs sont par exemple très peu féminisées – 20% en moyenne. Cela se répercute ensuite sur les choix des dirigeants tous secteurs confondus. En effet, les CEO avec une formation d’ingénieur ne nomment en moyenne que 10% de femmes aux postes du noyau exécutif, contre 17% des CEO ayant une formation business – réputée plus paritaire.

En revanche, les startups fondées par des équipes mixtes ou féminines comptent respectivement 23% et 29% de femmes dirigeantes dans leur noyau exécutif.

… Mais aussi selon la phase de financement de l’entreprise

Pour les startups en phase de passage à l'échelle (tours de financement intermédiaires, série C et D), seuls 7% des postes du noyau exécutif sont occupés par des femmes. Ce moment correspond à une pression accrue du business et des dirigeants pour recruter des profils avec plusieurs années d'expérience. Et les profils masculins sont souvent privilégiés.

La part des femmes double une fois passée la taille critique de développement, lorsque les instances dirigeantes ont tendance à s’élargir.

Des signaux positifs émergent, laissant percevoir des pistes pour accélérer la féminisation des instances dirigeantes des startups​

Les femmes dirigeantes sont plus présentes aux deux extrêmes du spectre de taille d'entreprise :

Cette féminisation peut s’expliquer en partie par l’effet positif de la loi Rixain, qui oblige les entreprises de plus de 1000 employés à avoir 40% de femmes dans leurs instances dirigeantes dès 2025.

Autre constat encourageant : de premières initiatives ont été mises en place par le FT120 après le lancement du Pacte Parité, une charte à l’initiative de la Mission French Tech qui regroupe des engagements en faveur de la parité. Aujourd’hui 72 des 120 startups se sont officiellement emparées du sujet.

« Nous observons depuis quelques années une volonté, a minima dans les discours, de faire bouger les lignes et de rendre l’écosystème des start-ups plus paritaire. La signature du Pacte Parité par plus de 50% des start-ups de la French Tech l’illustre bien. Et pour autant, on voit à travers cette étude que la route est encore longue et que les progrès ne sont pas si évidents » constate Raphaëlle Martin-Neuville, co-responsable du projet pour SISTA et VP Operations de Resilience.

« Pour ne pas rester sur ce constat amer, cette étude sera complétée début 2023 par une publication des meilleures pratiques observées dans les entreprises-modèles en matière de parité. Nous espérons que ce contenu incitera toutes les autres start-ups à se mobiliser pleinement et à accélérer sur les enjeux de parité » explique Constance Nevoret, co-responsable du projet pour SISTA et CEO de Little Big Connection.

L'enjeu de la diversité en entreprise est bien réel, et les entreprises les plus "féminisées" du CAC 40 constatent une surperformance financière de +6,5%.

Méthodologie

L’étude BCG x SISTA porte sur les instances dirigeantes des entreprises de l’édition 2022 du French Tech 120 (FT120). L’analyse se concentre donc sur les 120 startups françaises sélectionnées sur la performance économique pour soutenir les leaders tech de demain. Au sein du FT120 a également été analysé le Next40, soit les 40 plus grosses entreprises de l’écosystème qui ont le potentiel d’intégrer le CAC40 d’ici 2030 (les licornes françaises sont qualifiées automatiquement).

*Le périmètre des postes étudiés regroupe les onze fonctions clés incluant le CEO et ses N-1 directs. Parmi ces onze postes, des focus sont faits sur les six postes du noyau exécutifs c’est-à-dire : CEO, Chief Technical Officer (CTO), Chief Financial Officer (CFO), Chief Product Officer (CPO), Chief Operations Officer (COO) et Chief Revenue Officer (CRO) - voir définitions complètes dans l’étude.

À propos de SISTA

SISTA est un collectif de femmes entrepreneures et investisseures qui promeut plus de diversité dans l'économie numérique en encourageant notamment plus d’investissements dans les entreprises dirigées par les femmes. L’approche de SISTA est inédite en France. En partenariat avec toutes les parties prenantes de l'écosystème, le collectif co-construit des bonnes pratiques afin de lutter contre les biais inconscients et faire émerger une génération de leaders plus divers. Créé en décembre 2018 par Céline Lazorthes, Tatiana Jama et Valentine de Lasteyrie, l’ONG SISTA est dirigé e par Alexia Reiss et son board est composé de Nathalie Balla (La Redoute & Relais Colis), Mercedes Erra (BETC - Havas Worldwide), Anne Lalou (La Web School Factory - Innovation Factory), Françoise Mercadal- Delasalles (CEO Credit du Nord) , Stéphane Pallez – (Française des Jeux) , Fatoumata Ly (Ninti), Cédric O (ex Secrétaire d’État au Numérique), Roxanne Varza (Station F), Jonathan Azoulay (Talent.io), Raphaëlle Martin-Neuville (Resilience) et Simon Dawlat (Batch)

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SISTA
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À propos du Boston Consulting Group (BCG)

BCG accompagne les dirigeants du monde entier (entreprises, États, ONGs etc.). Nous sommes à leurs côtés pour les aider à relever leurs plus grands défis. Créé en 1963, BCG a été le pionnier du conseil en stratégie. Aujourd'hui, nous aidons nos clients dans toutes leurs transformations afin d’accélérer leur croissance, renforcer leur avantage concurrentiel et générer un réel impact.

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