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Mobilité professionnelle à l’international : le COVID redistribue les cartes

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Paris – le 4 mars 2021. Le COVID-19 et ses implications (restrictions des déplacements, télétravail…) ont considérablement modifié la façon dont les individus envisagent leur mobilité professionnelle. C’est ce que révèle la 3ème édition de l’étude « Decoding Global Talent » menée par le BCG et Cadremploi auprès de 208 807 talents, issus de 190 pays dont plus de 5300 en France.

  • A l’échelle globale comme en France, la pandémie a considérablement réduit l’intérêt pour une mobilité professionnelle à l’international (50% à l’échelle globale, -14 points vs 2014). Cette baisse est encore plus significative en France : 55% des talents envisagent une carrière à l’international vs 69% en 2018.
  • Ces données masquent cependant des disparités entre les secteurs étudiés et les générations : en France, 86% des étudiants et 77% des personnes travaillant dans la santé et la médecine aspirent à travailler à l’étranger contre 59% des personnes travaillant dans l’IT et la technologie.
  • Le télétravail, une nouvelle forme de mobilité internationale : l'enquête montre un enthousiasme pour le modèle consistant à rester dans son pays d'origine tout en travaillant pour un employeur étranger. 57% des personnes interrogées se disent prêtes à le faire (55% en France).
  • Attractivité : les Etats-Unis perdent leur première place au classement des pays les plus attractifs, au profit du Canada. L’Europe demeure bien représentée au sein du Top 10 (4 pays) même si sa présence recule avec la sortie de l’Espagne et de l’Italie. La France perd 4 places et se place en 9ème position.

Seul un talent sur deux rêve d’expatriation

A l’échelle internationale, en 2020, seulement 50 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à se rendre dans un autre pays pour y travailler. Ce chiffre est en baisse constante depuis 2014 où 64 % des répondants exprimaient cette volonté (57 % en 2018).

« Le COVID-19 est une nouvelle variable qui rend les gens prudents lorsqu'il s'agit d'envisager une expatriation (sans parler de son impact sur les politiques d’expatriation au sein des entreprises). Avec l'essor du travail à distance, beaucoup pensent qu'ils peuvent faire progresser leur carrière en travaillant à distance, sans avoir besoin de déménager » explique Fanny Potier, directrice au bureau de Paris du Boston Consulting Group.

En France, la baisse est encore plus significative : 55 % des répondants déclarent vouloir travailler à l’étranger, contre 69% à 2018. Cette tendance masque néanmoins des différences par secteurs et par générations.

  • Les étudiants (86%) et les répondants du secteur de la santé et de la médecine (77%) correspondent aux catégories aspirant le plus à la mobilité.
  • Contrairement à la moyenne internationale, les talents français du digital et de l’informatique ne sont pas ceux qui expriment le plus d’appétence pour l’expatriation.

Les Français aspirent notamment à une mobilité dans les pays francophones et/ou proches (Suisse, Belgique, Luxembourg, Canada, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni).

Vers un nouveau type de mobilité ?

Le COVID-19 redistribue les cartes de la mobilité professionnelle. En effet, si les talents sont moins enclins à partir à l’étranger, l'enquête montre un enthousiasme pour le modèle consistant à rester dans son pays d'origine tout en travaillant pour un employeur étranger. 57% des personnes interrogées se disent prêtes à le faire (55% en France).

A l’échelle globale, cette ouverture est particulièrement élevée chez les talents du digital. Il en va de même pour 67 % des personnes travaillant dans l’informatique (69% en France).

"Embaucher des personnes d'autres pays n'est pas une pratique nouvelle pour les employeurs", déclare Pierre Antebi, co-directeur du Réseau The Network et l'un des auteurs du rapport. "Mais la tendance au travail à distance permet de le faire à plus grande échelle et d’accroitre le nombre de bons candidats potentiels. Il y a aussi un avantage pour les talents, qui peuvent progresser dans leur carrière sans déraciner leur vie".

Ce constat a de nombreuses implications en termes de politiques RH et de travail collaboratif. Il faut par exemple réinventer la manière d’intégrer culturellement les collaborateurs car, pour certains, ils seront potentiellement uniquement en travail virtuel ou très loin de leur base d’équipe. De la même manière, dans la durée, il est important de recréer des moments de convivialité virtuels. Enfin, les normes et routines des équipes sont profondément bouleversées post-COVID, sous l’effet de ce rapprochement travail vers talents mais aussi sous l’effet du passage en mode de travail hybride dans la plupart des entreprises.

Attractivité : la France et Paris perdent leur aura

Classée 9ème destination professionnelle, la France voit son attractivité en baisse depuis six ans. Sa capitale poursuit également sa chute dans le classement des villes les plus attractives et quitte le top 10 (11ème position en 2020 contre 3ème position en 2014).

Ce classement général masque de nombreuses différences régionales. L’hexagone attire toujours les talents issus d’Amérique du Nord, du Moyen Orient et d’Afrique. Elle est en revanche absente des classements des talents asiatiques.

Les Etats-Unis cèdent leur première place au Canada, l’Australie fait son entrée dans le trio de tête

Si les pays figurant au Top 5 des destinations les plus attractives n’évoluent pas, leur ordre change. Les Etats-Unis perdent leur première position, au profit du Canada. L’Australie fait son entrée dans le Top 3, suivie par l’Allemagne qui descend du podium.

La quasi-totalité des pays qui ont progressé dans les premiers rangs du classement ont une incidence relativement faible de cas de COVID-19. Il s'agit notamment du Canada (n°1), de l'Australie (n°3) et du Japon (n°6). Reflétant le succès des pays dans leur gestion de l’épidémie de coronavirus, Singapour et la Nouvelle-Zélande font leur entrée dans le Top 10 alors que l’Italie et l’Espagne le quittent.

Méthodologie :

Enquête menée auprès de 208 807 répondants dans 190 pays par le BCG et The Network – dont 5308 en France. Les répondants sont inscrits sur les sites de recherche d’emploi partenaire de The Network (Cadremploi en France).

Les données recueillies pour le rapport Decoding Global Talent donnent un aperçu des attitudes des travailleurs selon le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le niveau de compétences numériques et la position dans la hiérarchie des emplois. Ces données seront au cœur de deux autres rapports que le BCG et le réseau publieront dans les prochains mois. Le deuxième rapport se concentrera sur les nouveaux modèles de travail, et le troisième explorera les changements observés dans les attentes en matière de carrière.

A propos du Boston Consulting Group

BCG accompagne les dirigeants du monde entier (entreprises, Etats, ONGs etc.). Nous sommes à leurs côtés pour les aider à relever leurs plus grands défis. Créé en 1963, BCG a été le pionnier du conseil en stratégie. Aujourd'hui, nous aidons nos clients dans toutes leurs transformations afin d’accélérer leur croissance, renforcer leur avantage concurrentiel et générer un réel impact.

La réussite des organisations passe aujourd’hui par leur capacité à associer les meilleures ressources humaines et digitales. Nos équipes apportent une expertise industrielle et fonctionnelle approfondie à nos clients. BCG propose des solutions qui s’appuient sur du conseil de très haut niveau, du design, le déploiement de nouvelles technologies ou encore la création d'entreprises digitales- en respectant toujours la raison d’être des entreprises. Nous travaillons avec nos clients selon un modèle collaboratif unique, à tous les niveaux de l’organisation. Plus d'informations sur http://www.bcg.fr/

A propos de Cadremploi

Cadremploi est le 1er site emploi privé pour les cadres en France. Cadremploi met tous les moyens en œuvre pour mettre en relation les cadres et les recruteurs qui partagent l’ambition d’être heureux. Véritable média de recrutement, Cadremploi propose aujourd’hui des milliers d’offres d’emploi, le dépôt de CV auprès de plus de 15 000 recruteurs, la création d’alertes e-mail, la recommandation d’offres en fonction de ses recherches et l’accès à des contenus de qualité pour mieux vivre sa carrière professionnelle (actualité de l’emploi, enquêtes, décryptages, conseils, podcasts, modèles de lettres,…). Tous les mois, 1 cadre français sur 2 visite Cadremploi (source MNR) et 7 offres d’emploi cadre sur 10 publiées en France le sont sur Cadremploi.