Crise du Covid-19 : frein ou accélérateur de la transition écologique des entreprises ?

Crise du Covid-19 : frein ou accélérateur de la transition écologique des entreprises ?

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Dans le prolongement de la tribune « Mettons l’environnement au cœur de la reprise économique » signée par plus de 90 dirigeants d’entreprises françaises, le Boston Consulting Group, en partenariat avec l’Association Française des Entreprises pour l’Environnement (EpE), a mené une enquête inédite, entre avril et mai, auprès de 40 dirigeants d’entreprises françaises (direction développement durable, direction stratégique, direction des affaires institutionnelles, direction opérationnelle, PDG...) issues de différents secteurs d’activité et pour la grande majorité membres d’EpE. Prenant le pouls des entreprises en pleine crise sanitaire, cette enquête est la première à analyser l’ensemble des tendances sous l’angle environnemental.

Comment conserver une dynamique environnementale et une vision du temps long dans un contexte économique tendu et incertain à court terme ? Comment garder le cap de la transition écologique en y ajoutant un souci de résilience ? Telles sont les questions que le BCG a voulu explorer avec EpE et les entreprises interrogées et auxquelles l’étude apporte une conclusion utile : la recherche de résilience et le besoin de relance de l’activité peuvent et doivent être rendus compatibles avec la transition écologique.

La crise du Covid-19 : un moment de vérité pour l’engagement des entreprises…

Rarement dans l’histoire récente les entreprises ont été confrontées à tant d’incertitudes, tant sur la durée de la crise que sur son ampleur économique et sociale (les principaux investisseurs n’attendent pas de reprise économique avant 2021, voire 2022). Inédite et protéiforme, cette crise a des conséquences importantes sur les politiques RSE des entreprises par :

  • Une matérialisation forte des risques extra-financiers : les risques liés à la biodiversité étaient jusqu’ici perçus comme assez théoriques, malgré les avertissements des scientifiques et du WEF ; les risques extra-financiers ont aujourd’hui pris une matérialité nouvelle ;
  • Un impact environnemental positif direct : avec la baisse de 5 à 10 % des émissions en 2020 ;
  • Des impacts sociaux forts et durables, avec plus de 25 millions d’emplois menacés par la crise dans le monde selon l’OIT ;
  • Une capacité d’investissement réduite, entraînant un décalage probable des investissements de 2020 et 2021 : environ 40 % des entreprises interviewées indiquent à ce titre qu'elles s'attendent à ce que des investissements soient retardés ;
  • Des sujets de gouvernance, notamment une exigence de transparence. 82 % des Français attendent ainsi des entreprises qu’elles communiquent autant sur leurs résultats environnementaux et sociaux que sur leurs résultats financiers.

Face à ces bouleversements et incertitudes, les entreprises apparaissent comme des acteurs essentiels pour engager une relance durable : 85% des Français sont ainsi convaincus que les entreprises auront un rôle clé à jouer pour une société plus durable et plus écologique.

… mais aussi un catalyseur des transformations déjà amorcées par les entreprises pour accélérer la transition écologique

Selon les dirigeants interrogés, l’évolution du fonctionnement des entreprises pour gagner en résilience pendant la crise a mis différentes qualités en avant – qui seront autant d’avantages compétitifs pour l’après-crise :

  • Sur le volet opérationnel. La crise a accéléré le déploiement de différents facteurs de résilience autour du digital et de la place du local : résilience de la chaîne de valeur, massification du télétravail, coopération forte avec des partenaires locaux, dispositifs d’innovation accélérés, en interne et en externe.
    • Leviers d’action identifiés : Renforcer la résilience des chaînes de valeur et développer de nouveaux modes de travail plus vertueux d’un point de vue environnemental (télétravail, déplacements professionnels).
  • Sur le volet financier. Les fonds et produits financiers durables ont mieux résisté pendant la crise, bénéficiant d'un appétit des investisseurs pour des actifs jugés financièrement plus solides et plus prometteurs à terme, intégrant mieux les risques extra-financiers.
    • Leviers d’action identifiés : Identifier, chiffrer et illustrer les enjeux extra-financiers les plus matériels propres à chaque secteur et entreprise. Mieux communiquer sur ces risques, notamment en valorisant des réalisations à court terme, et permettre un suivi dans le temps.
  • Sur le volet sociétal. La crise a accru la prise de conscience des enjeux de développement durable auprès des citoyens. En France, 72% des citoyens interrogés récemment considèrent que les enjeux environnementaux sont aussi importants que ceux liés à la crise sanitaire. Elle a aussi renforcé les attentes des salariés envers leurs entreprises et l’engagement de celles-ci.
    • Leviers d’action identifiés : Susciter et accompagner les évolutions des comportements des consommateurs, notamment en adaptant les produits pour répondre à la diversité de leurs attentes et en innovant dans la relation client avec des modes de communication repensés (sensibilisation, rencontres authentiques etc.).
  • Sur le volet stratégique. La Raison d’être est apparue comme un facteur de stabilité et a également constitué une source de motivation pour les collaborateurs. Sur le plan environnemental, elle a permis aux entreprises de sanctuariser leurs engagements.
    • Leviers d’action identifiés : Définir une Raison d’être en y intégrant les engagements environnementaux/sociétaux et l’incarner dans l’organisation. Assurer la cohérence avec l’offre produit, la communication, la culture managériale et la formation interne.

Selon Michel Frédeau, Directeur Associé Senior et responsable monde des sujets climatiques au BCG « la crise constitue une formidable occasion de nous réinventer, notamment en développant de nouvelles filières et activités plus vertueuses d’un point de vue environnemental, et également créatrices d’emplois. Pour faire émerger les champions de demain, une direction claire est essentielle ».

De son côté, Claire Tutenuit, Déléguée Générale de l’Association Française des Entreprises pour l’Environnement soutient que : « L’histoire nous a montré qu’un choc est parfois l’occasion de déclencher des changements profonds de nos sociétés, s’ils ont été préparés longtemps à l’avance. Dès les premiers temps du confinement, des barrières et des blocages anciens se sont résorbés, des innovations se sont accélérées, de nouvelles collaborations ont vu le jour ; la gestion des prochains mois pourrait ainsi voir se concrétiser nombre d’opportunités ».

À propos d’EPE

Entreprises pour l’Environnement (EpE) rassemble une cinquantaine de grandes entreprises qui partagent la vision de l’environnement comme source de progrès et d’opportunités et travaillent ensemble à mieux le prendre en compte dans leurs stratégies et leur gestion.
EpE est le partenaire en France du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD).

Contact EPE:
Agence F : Florence Bardin

Contact BCG:
Valentine Lebrun

About Boston Consulting Group

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