De nombreux commerces de détail ont réouvert dans une toute nouvelle réalité économique. La pandémie a modifié les attentes des consommateurs et a entraîné un changement encore plus radical dans la façon de penser et de faire ses achats. Plus inquiets pour leur santé et par un ralentissement économique prolongé, le niveau de la consommation d'avant COVID-19 est loin d'être garanti. La plupart envisagent de dépenser nettement moins dans les mois à venir: 32% des Français réduiront par exemple leurs dépenses pour le secteur de l’habillement féminin, 44% des Américains et 31% des Chinois pour le secteur de la restauration dans les six mois à venir.
Comment les retailers peuvent-ils relancer la demande dans le monde d’après et réadapter leurs offres en conséquence ? C’est la question à laquelle répond la nouvelle publication du BCG, Reigniting Retail Demand , qui offre une comparaison entre la Chine, les Etats-Unis et la France, sur une base d’un peu plus de 9,000 consommateurs.
Voici les principales conclusions de cette étude :
Des consommateurs plus anxieux et moins enclins à dépenser :
- La moitié des consommateurs interrogés attend de forts signaux de reprise avant d’être à nouveau à l’aise pour se rendre et dépenser en magasin : c’est le cas de 56% des consommateurs français, 59% des Américains et 49% des Chinois
- Le secteur du luxe et de la mode sera le plus impacté en France : 34% des consommateurs prévoient d’y dépenser moins dans les six prochains mois. Même constat pour l’habillement féminin (32% en France et 36% aux Etats-Unis) à l’exception de la Chine, paradoxalement très peu touchée (seulement 6% prévoient de dépenser moins)
- Aux Etats-Unis et en Chine, les restaurateurs sont les plus touchés : 44% des consommateurs américains et 31% des consommateurs chinois prévoient de réduire leurs dépenses dans ce secteur dans les six prochains mois (contre un peu plus d’un quart des Français)
- Les retailers doivent agir vite : en période de ralentissement ou récession économique, le TSR (ou rentabilité totale pour les actionnaires) des entreprises les plus performantes provient à 47% de la croissance des revenus
- Dans le monde d’après, les retailers ne doivent plus penser leurs actions de manière séquentielle mais oser davantage. Comment ? En ciblant en priorité un axe spécifique de la demande. Pour y répondre, leur stratégie doit s’articuler autour de cinq grands axes : aligner l’offre à la volatilité de la demande, repenser les prix et promotions, reprioriser les dépenses marketing, repenser l’omnicanalité et le réseaux de magasins en lien avec l’accélération de leur transformation digitale
- Ceux qui agissent dès maintenant auront un avantage concurrentiel non négligeable face à l’incertitude des prochains mois: les entreprises qui adoptent une vision à long terme en période de récession voient leur chiffre d'affaires augmenter plus rapidement (+4 points), en comparaison à celles qui se concentrent sur le court-terme.
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