Paris—Dans un contexte d’instabilité géopolitique, de volatilité commerciale et d’évolution des politiques industrielles, 17 % des entreprises européennes font aujourd’hui face à une pression croissante, nécessitant un repositionnement stratégique ou une adaptation de leur organisation. Plus de 6 % se trouvent déjà dans une situation critique et nécessitent une restructuration profonde. À l’échelle européenne, ces deux catégories d’entreprises à risque représentent plus de 300 milliards de dollars de PIB et 3,5 millions d’emplois.
 
C’est ce que révèle la troisième édition de l’indice annuel « Transform and Special Situations » publié par BCG, sous le titre  The $300 Billion Reason Why CEOs in Europe Need to Focus on Transformation . L’étude vise à mesurer la solidité financière et la performance opérationnelle de plus de 1 700 grandes entreprises européennes dont environ 400 en France.
« Trop de dirigeants considèrent le repositionnement stratégique comme un sujet de long terme », alerte Renaud Montupet, directeur associé senior chez BCG et co-auteur du rapport. « Il est impératif d’agir dès maintenant pour consolider les bilans et sécuriser la trésorerie afin d’aborder 2026 dans les meilleures conditions. » 
 
L’Allemagne, l’Italie et les pays nordiques sous tension

L’Allemagne reste le pays le plus exposé au risque de restructuration, en raison de la forte pression pesant sur les secteurs de l’automobile, de la chimie, de la distribution et de la logistique.  À eux seuls, les acteurs de ces secteurs concentrent plus d’un tiers des 300 milliards de dollars de PIB actuellement à risque en Europe.
L’Italie et les pays nordiques subissent également une pression croissante, en grande partie liée aux difficultés rencontrées par des acteurs majeurs de leurs économies respectives. En Italie, ce sont les secteurs des technologies, des médias et des télécommunications qui sont particulièrement touchés, tandis que pour les pays nordiques les difficultés se concentrent sur le secteur de l’énergie.
 
La France et le Royaume-Uni résistent mieux

En France, la pression reste stable. 16 % des entreprises doivent se transformer pour garantir leur avenir et 5 % font face à des difficultés majeures et ont besoin d'être restructurées. Ces entreprises sous pression représentent 500 000 emplois et 115 milliards de dollars de PIB (environ 100 milliards d’euros).
Des signes de reprise sont identifiés dans les secteurs de la santé (-7 pts d’entreprises concernées par un besoin de restructuration) et de la consommation (-14 pts d’entreprises concernées par un besoin de restructuration). À l’inverse, transport, logistique et automobile accusent un net recul. L’immobilier est également particulièrement vulnérable. 
Le Royaume-Uni est quant à lui le pays européen qui affiche le niveau de pression le plus faible même si celui-ci a augmenté depuis 2024.
 
Quatre secteurs particulièrement exposés

L’analyse croisée de la stabilité financière et des risques macroéconomiques fait ressortir quatre secteurs particulièrement vulnérables :

Les entreprises de petite taille (moins de 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires) sont particulièrement vulnérables et affichent un besoin de restructuration plus élevé. A l’échelle européenne, l’analyse identifie 213 petites entreprises cotées nécessitant une restructuration. Parmi elles, 50 % sont issues des secteurs Industrie et TMT (Telecom, Médias et Technologie).
 
La croissance et les fusions-acquisitions : priorités des dirigeants

L’analyse des prises de parole des dirigeants lors des présentations des résultats du premier trimestre 2025, réalisée avec l’aide de l’intelligence artificielle, révèle que ces derniers mettent l’accent sur les fusions-acquisitions, les perspectives de marché et la croissance du chiffre d’affaires. Les mentions liées aux bilans sont, quant à elles en nette baisse depuis début 2024.
« Les dirigeants font face à un moment décisif », déclare Renaud Montupet. « Les vulnérabilités financières historiques se heurtent aujourd’hui aux risques macroéconomiques. Tous les secteurs ne sont pas prêts, sans feuille de route claire pour guider leur restructuration, beaucoup subiront de plein fouet le prochain choc. L’instabilité actuelle crée pourtant de nouvelles opportunités, notamment sur le terrain des fusions-acquisitions » précise-t-il.

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Claire Lebret

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