Paris—“Notre modèle de croissance s’essouffle. Les vulnérabilités s’accumulent.” C’est en ces termes que Mario Draghi alertait, en septembre dernier, la Commission européenne sur le déclin de la compétitivité du continent. En 25 ans, la productivité horaire en Europe a reculé de 18 % par rapport aux États-Unis, sa part dans le PIB mondial a chuté de 8 points et l’écart de PIB par habitant s’est creusé de 50 %.
Pour inverser la tendance, un nouveau rapport BCG appelle à un investissement massif : 12 000 milliards d’euros d’ici 2040 pour refaire des infrastructures européennes un moteur de compétitivité. Cette étude réalisée avec la chambre de l’industrie danoise (Dansk Industri), repose sur l’analyse de 55 secteurs clés (énergie, transport, numérique, bâtiment…) et une enquête menée auprès de 1 000 décideurs publics et privés à travers l’Europe.
Parmi les principaux messages à retenir :
Les infrastructures, fer de lance de la compétitivité européenne
- Chaque euro investi dans les infrastructures générerait jusqu’à 2.1 euros de retombées économiques à court terme, soit 20 000 milliards d’euros supplémentaires de PIB sur 15 à 20 ans.
- À long terme, ces investissements renforceraient durablement la productivité, en créant 900 milliards d’euros de PIB supplémentaire par an, soit 2 000 euros de production additionnelle par habitant, tout en permettant à l’Europe d’atteindre 70 % de son objectif de réduction des émissions d’ici 2040.
Un effort d’investissements à doubler d’ici 2040
- Pour y parvenir, l’Europe devra plus que doubler ses investissements annuels dans les infrastructures pour rester compétitive, en passant de 300 milliards d’euros aujourd’hui à 800 milliards d’ici 2040. A cet horizon, cela représente par secteur :
- Énergie : 5 500 Md€, pour doubler le déploiement des énergies renouvelables.
- Bâtiments et villes : 3 600 Md€, pour améliorer l’efficacité énergétique et répondre à la demande de logement.
- Transports : 1 600 Md€, pour moderniser les réseaux et multiplier par six les infrastructures de recharge.
- Numérique : 800 Md€, pour développer notamment les data centers et les réseaux sécurisés.
- Ressources naturelles : 700 Md€, alors que la demande en matériaux critiques devrait dépasser la capacité d’approvisionnement en Europe de 70 à 160 % d’ici 2050.
- Actuellement, seuls 10 % des projets sont livrés dans les temps, avec en moyenne 30 % de dépassement de budget. À ce rythme, les retards pourraient alourdir la facture de 3 000 milliards d’euros d’ici 2040.
Mobiliser le secteur privé
- Pour réussir ce virage, le rapport souligne qu’au minimum un quart du financement devra venir du secteur privé. Sans cela, les déficits publics pourraient passer de 2 % à près de 8 % du PIB d’ici 2040. Les investisseurs sont prêts à s’engager, mais réclament plus de clarté : un tiers déplore l’absence d’un plan européen dédié aux infrastructures et 28 % pointent la complexité des normes européennes qui freinent les projets transfrontaliers.
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