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Licornes à impact : le nouvel âge de la valorisation ?

Jean-Michel Caye Quentin Decouvelaere Caroline Neyron Jérôme Schatzman Bernard Leca Elise Leclerc

Dans cette étude, le BCG et le Mouvement Impact France, en collaboration avec le Laboratoire d’Evaluation et de Mesure de l’Impact Social et Environnemental (E&MISE) de l’ESSEC Business School proposent un indicateur concret pour quantifier la création de valeur pour la société de ces start-ups à impact, et ainsi faire émerger les premières licornes à impact dès 2030 : celui du montant des coûts que ces entreprises évitent à la société.

Les points clés de l’étude :

  • BCG et le Mouvement Impact France, avec l’appui méthodologique du Laboratoire d’Evaluation et de Mesure de l’Impact Social et Environnemental (E&MISE) de l’ESSEC, proposent de revisiter la définition en vigueur de la licorne (innovation de rupture, moins de 10 ans, 1 milliard de valorisation financière) en substituant au critère de valorisation financière celui des coûts que les entreprises à impact évitent à la société, ramenés en euros : par exemple coûts épargnés en évitant l’émission de tonnes de CO2, en ramenant à l’emploi une personne au chômage, etc. 
  • L'étude couvre un panel de 11 start-ups à impact, avec 3 archétypes d'impact : l'impact social avec l'insertion par l'emploi, l'impact environnemental avec la réduction de l'empreinte carbone et l'impact sur la santé via la prévention et l'accompagnement.  
  • Les entreprises du panel permettent en moyenne d’éviter à la société des coûts équivalents à 30 % de leur chiffre d’affaires. Si ces coûts évités étaient pris en charge par l’Etat et ajoutés au chiffre d’affaires de ces entreprises, leur résultat net deviendrait de fait largement positif, d’environ 12% du chiffre d’affaires. Alors que dans la vision comptable actuelle, elles ont une profitabilité faible (voire négative pour certaines entreprises à impact). 
  • Sur les 5 études de cas présentées, les résultats obtenus sont prometteurs : Simplon (17,4 millions de coûts évités), Phenix (7,1 millions), Each One (5 millions), Café Joyeux (0,9 millions), May Santé (0,6 millions). 
  • Si le milliard de valorisation financière qui permet aux start-ups classiques d’accéder au stade de licornes équivaut environ à 50 millions d’EBITDA (en faisant l’hypothèse d’une valorisation égale à 20 fois l’EBITDA), une entreprise à impact pourrait en miroir accéder au stade de licorne à impact dès lors que les coûts que son activité permet d’éviter à la société atteignent annuellement 50 millions d’euros.