Seul·es 8% des LGBTQ+ français·es estiment que faire son coming out au travail est un avantage - FR Press

Seul·es 8% des LGBTQ+ français·es estiment que faire son coming out au travail est un avantage

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Paris, le 06 octobre 2021 – A l’occasion de la Journée Internationale du Coming Out, Boston Consulting Group (BCG) dévoile une étude internationale sur l’inclusion des LGBTQ+ (lesbiennes, gays, bisexuel·les, trans, queers, non-binaires …) en entreprise.  Cette enquête intitulée Why the First Year Matters for LGBTQ+ Employees a été réalisée auprès de 8,800 répondant·es dans 19 pays (dont 61% sont LGBTQ+).  Voici les principaux enseignements de cette étude réalisée avec le soutien de TÊTU pour la partie française :

  • A l’échelle internationale, près d’un·e LGBTQ+ sur quatre (24%) perçoit le coming out en entreprise comme un avantage. La France arrive en dernière position des pays étudiés : seul·es 8% des LGBTQ+ y considèrent le coming out comme un avantage en milieu professionnel, 36% le considèrent même comme un handicap.
  • 70% des LGBTQ+ déclarent avoir fait leur coming out durant leur première année d’embauche. Au-delà de cette période d’intégration, il semble plus difficile de dévoiler son orientation sexuelle ou son identité de genre.
  • Le fait de se dévoiler apparait comme un puissant levier d’intégration : 80% des LGBTQ+ out déclarent avoir noué des relations amicales au travail contre 45% des personnes ne l’ayant pas fait

Le coming out perçu comme un handicap au travail

Oser parler de soi et de son orientation sexuelle au travail est encore une démarche considérée comme risquée par les salarié·es français. Alors qu’à l’échelle internationale, près d’une personne sur quatre (24%) perçoit aujourd’hui le coming out en entreprise comme un avantage, ce chiffre chute à 8% en France, loin derrière l’Australie (50%) ou les Etats-Unis (43%). Plus d’un tiers des LGBTQ+ français (36%) considèrent même le coming out au travail comme un désavantage, pouvant par exemple nuire à leur progression de carrière.

Performance et intégration : les enjeux du coming out professionnel

L’étude révèle que les 12 premiers mois sont décisifs pour l’inclusion des LGBTQ+ en entreprise. En effet, pour 70% des LGBTQ+ interrogé·es, le coming out intervient la première année. Plus de la moitié des répondant·es n’ayant pas fait leur coming out pendant leur première année d’embauche ne le feront jamais. Instaurer une culture inclusive s’avère donc fondamental dès le processus de recrutement.

L’enjeu est de taille : parce qu’iels se sentent mieux intégré·es - 80 % des LGBTQ+ out disent avoir noué des relations amicales au bureau contre 45% des LGBTQ+ n’ayant pas révélé leur orientation sexuelle ou identité de genre - et plus à même de s’exprimer (90% vs 73%), les talents LGBTQ+ qui ont fait leur coming-out sur leur lieu de travail sont aussi plus performant·es et restent plus longtemps dans leur entreprise.

Des discriminations encore très présentes

Au global, 58% des LGBTQ+ (54% en France) déclarent avoir été victime de discriminations sur leur lieu de travail (plaisanteries déplacées, manque de prise au sérieux, mise à l’écart…). Ce chiffre masque cependant plusieurs disparités :

  • Les femmes LBTQ+ sont plus sujettes au harcèlement sexuel que les hommes (+13% vs les GBTQ+).
  • La part de personnes se déclarant victimes de discrimination est étonnamment plus élevée chez les personnes partiellement out que les personnes totalement out (+9%).
  • Les personnes transgenres et non-binaires sont particulièrement ciblées par ces attaques : en Europe 72% d’entre elles relatent des situations de discrimination – contre 53% chez les LGBQ.
  • Les disparités sont aussi géographiques : 78% des LGBTQ+ au Brésil subissent des discriminations, contre moins de 50% aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni (54% en France).

Quelques actions concrètes en faveur de l’inclusion

Les entreprises doivent désormais matérialiser leur engagement par des actions concrètes. En évaluant l’impact de 12 mesures visant à accroitre l’inclusion sur le lieu de travail, l’analyse du BCG souligne une forte corrélation entre ces initiatives, leur nombre et la part des employé·es ayant fait leur coming out. Parmi les initiatives évaluées : la mise à disposition de toilettes neutres, la mise en avant de role models, le choix non-binaire sur les formulaires administratif ou encore la possibilité de disposer d’une couverture médicale pour un·e conjoint·e de même sexe. Plus leur nombre est important, plus les employé·es LGBTQ+ sont susceptibles d’être out. Les 12 premiers mois qui suivent l’embauche sont une nouvelle fois déterminants : les LGBTQ+ sont 24% plus nombreux·ses à faire leur coming out la première année lorsque l’entreprise a mis en place au moins trois initiatives en faveur de l’inclusion que lorsqu’il n’y en a aucune.

 « Il est essentiel d’avoir des fondations RH solides pour favoriser une culture d’entreprise inclusive. Cela passe notamment par un réseau d’employé·es et de mentors LGBTQ+ qui vont accompagner et encourager les talents au moment du recrutement, de la prise de poste et de leur progression de carrière au sein de l’entreprise. Un autre élément clé est la réduction drastique des biais liés au genre dès la phase de recrutement et aux moments des promotions. C’est un engagement à mener dans la durée et à toute étape de la vie d’un·e salarié·e, pas seulement au moment de l’embauche. Au BCG, notre réseau Pride@BCG s’engage pour un environnement de travail et une culture inclusive. Nous veillons à ce que chacun·e ait les mêmes opportunités d’intégration et de succès afin de ne pas laisser de côté une partie essentielle des talents. » détaille Thomas Delano, Partner au BCG et l’un des responsables monde du réseau Pride@BCG.

« Une culture d’entreprise inclusive encourage l’engagement et l’innovation. Les entreprises doivent proposer des engagements concrets et les promouvoir à tous les échelons de l’entreprise. Ces efforts doivent être mesurés avec des indicateurs précis, permettant de quantifier le progrès » précise Stéphanie Mingardon, directrice associée senior au BCG, en charge des ressources humaines à Paris et au niveau européen, straight ally du réseau Pride@BCG.

Méthodologie

Menée par le réseau Pride@BCG, cette étude a été réalisée auprès de 8,800 répondant·es dans 19 pays – Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Danemark, France, Allemagne, Inde, Mexique, Norvège, Pays-Bas, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni et Etats-Unis.

Parmi les répondant·es :

  • 61% des répondant·es du panel s’identifient comme LGBTQ+ ;
  • 80% des répondants ont entre 18 et 44 ans ;
  • 36% s’identifient comme femmes ;
  • 8% comme trans ou non-binaires ;
  • 68% sont salarié·es.

Contacts presse :

Boston Consulting Group
Claire Lebret
Tél +33 6 07 46 63 25
lebret.claire@bcg.com

Little Wing
Noémie Truffaut
Tél +33 6 69 93 87 37
noemietruffaut@little-wing.fr