[Cinquième édition] Baromètre de la reprise économique – Le mois de tous les dangers

BCG GAMMA (l’entité d’Intelligence Artificielle du BCG) dévoile la cinquième édition de son baromètre inédit sur la reprise économique.

Cet outil est publié tous les mois depuis le déconfinement. Nous nous appuyons sur plus de 10,000 points de données haute fréquence pour évaluer et prédire en temps réel la dynamique et les perspectives de croissance de neuf pays et neuf secteurs (automobile, santé, marchés financiers, transports, énergie, retail …).

Voici les principaux enseignements de cette nouvelle édition :

• Après avoir sombré au printemps et connu une reprise plus forte qu’anticipée cet été, l’économie mondiale présente des nouveaux signes de rechute. La Chine fait toujours figure d’exception, avec un niveau d’activité similaire à la période pré-crise. Les Etats-Unis connaissent un rattrapage spectaculaire, se rapprochant d’un niveau d’activité proche d’avant la pandémie.
• En Europe et au Japon en revanche, le mois de septembre a marqué la fin du rebond avec des courbes d’activité en baisse.
• La France, championne de la reprise ces derniers mois, se retrouve à la peine derrière l’Allemagne et l’Italie.

Deux secteurs sont particulièrement touchés :

1/ Les institutions financières, jusqu’alors relativement épargnées, déclinent nettement (-5 sur le baromètre de la reprise en un mois en Europe et aux Etats-Unis). Dépendantes de la santé des autres secteurs, elles subissent une pression économique structurelle avec des taux d’intérêt négatifs qui affectent la rentabilité. La production de prêts à destination des entreprises et des ménages, moins dynamique que les mois précédents, affecte également le secteur bancaire.

2/ Le secteur Retail & biens de grande consommation enregistre une baisse inquiétante de son activité en une semaine : -0,8 en moyenne, dont -1,1 en Europe. La France est l’un des pays les plus touchés avec une baisse de -1,7. L’économie est prise en tenailles entre un moral des consommateurs en berne et un manque d’investissement de la part des entreprises.

• L’activité des consommateurs dans la plupart des économies est nettement en-dessous du niveau pré-crise. En moyenne depuis le mois de février, on note une baisse de -14% aux Etats-Unis, -6% en Europe (-14% au Royaume-Uni et -5% en France contre -1% en Allemagne). Ce net infléchissement est certainement lié à la seconde vague de la pandémie et au reconfinement partiel d’une partie de l’économie, marquant un coup d’arrêt à l’activité des ménages.
• L’Allemagne est le pays d’Europe qui s’en tire le mieux, avec un baromètre d’activité des consommateurs à 98 en septembre (100 étant le niveau d’activité à la même période l’an passé), contre 94 pour la France et 85 pour le Royaume-Uni, beaucoup plus touché par les effets de la pandémie.

L’économie mondiale est sur une ligne de crête, avec une forte incertitude quant à la situation à venir des ménages et des institutions financières. Les prochaines semaines seront déterminantes.

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