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L’industrie française renforce sa compétitivité !

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Guerres commerciales, pandémie, tensions géopolitiques, pénuries… ces cinq dernières années ont profondément redessiné le commerce international et la carte des pays où les entreprises fabriquent et sourcent leurs produits. Quelles sont les économies qui tirent leur épingle du jeu dans ce nouveau contexte ? Dans son rapport Harnessing the Tectonic Shifts in Global Manufacturing, BCG dévoile un index comparant la compétitivité industrielle des 38 plus grands pays exportateurs. Cinq facteurs sont pris en compte dans cette analyse : le coût du travail ajusté à la productivité, le coût de l’énergie, l’amortissement des machines, les coûts de transports vers les Etats-Unis et les droits de douane. En voici les principaux messages :

  • La régionalisation des échanges se poursuit : le commerce international progressera de 2,3 % par an jusqu'en 2031, soit moins que la hausse de 2,5 % prévue pour la croissance économique mondiale sur la même période. Cette différence illustre le mouvement de régionalisation des échanges au profit de dix « clusters » régionaux clés.
  • Un impact déjà concret sur la stratégie des industriels : dans une enquête menée par BCG auprès de dirigeants américains, plus de 90 % des industriels déclarent avoir déplacé une partie de leur production ou de leur base d'approvisionnement au cours des cinq dernières années. 90% envisagent de nouvelles évolutions au cours des cinq prochaines années.
  • Au-delà de l’impact des facteurs conjoncturels, le rapport met en avant plusieurs transformations structurelles :
    • La Chine perd son statut de première plateforme d'exportation vers les marchés occidentaux. A l’exception de quelques secteurs (biopharmacie, chimie), la Chine perd du terrain. De 2018 à 2022, les importations de biens en provenance de Chine vers les Etats-Unis ont diminué de 10 %, au profit de nouvelles puissances et du mouvement de régionalisation des échanges.
    • Chaque cluster régional dispose de pays permettant le développement de chaînes de production localisée et à bas coûts. Grâce à leurs vastes réservoirs de main-d'œuvre et à leur croissance, l’ASEAN et dans une moindre mesure l’Inde et le Mexique émergent comme de futurs géants de l'exportation. Ainsi, de 2018 à 2022, les importations de biens en provenance des dix pays de l’ASEAN ont augmenté de 65% aux Etats-Unis, de 44% depuis l’Inde, de 18% depuis le Mexique. Pour les industriels européens, la Turquie et le Maroc font figure de nouveaux partenaires commerciaux en proposant une alternative plus proche géographiquement et moins coûteuse que la Chine.
      Prenant l’exemple de plusieurs secteurs, le rapport détaille les motivations de report vers d’autres pays.
  • La France compétitive face aux puissances industrielles européennes : si la part de l’industrie dans l’emploi et le PIB français se stabilisent depuis quelques années, la France accroit sa compétitivité vis-à-vis de ses principaux concurrents européens. S’il reste plus avantageux de produire en Espagne ou au Royaume-Uni, la France se place désormais dans le peloton européen. L’Allemagne se détache quant à elle, moins compétitive que la France. L’hexagone a su dégager cet avantage grâce à une meilleure productivité relative au coût du travail et à ses investissements industriels. Dans une moindre mesure, le coût de l’électricité y demeure compétitif dans un contexte inflationniste.

Les auteurs du rapport invitent les entreprises à repenser fondamentalement leurs chaines de valeur, développer des compétences dans de nouvelles géographies, tirer parti des incitations gouvernementales et établir de nouvelles relations avec leurs fournisseurs pour renforcer leur avantage compétitif. Une stratégie d’implantation repensée peut permettre une économie des coûts de fabrication et de supply chain de l’ordre de 20 % à 50 %, tout en améliorant la résilience et le caractère durable des opérations d’une entreprise.

Contact Presse
Claire Lebret
lebret.claire@bcg.com
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