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Startups du Web3 : les fondateurs lèvent quatre fois plus de fonds que les fondatrices

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Paris—L’annonce des lauréats 2023 du Next40/FT120 montre à la fois le dynamisme des startups françaises mais aussi la sous-représentation des femmes dans le secteur – les 120 principales startups françaises ne comptent que 15 femmes co-fondatrices. Malgré le lancement du pacte parité en 2022, le Boston Consulting Group (BCG) et SISTA constataient, en novembre dernier, des évolutions encore trop timides en matière de parité : seules 22% de femmes occupaient des postes de direction dans les startups du FT120, 18% dans le Next 40, contre 20% pour le CAC 40.

Les startups du Web3 sont encore plus impactées par le phénomène. Ces startups, qui développent de nouveaux champs d’applications de la tech basés sur les technologies de la blockchain, du métavers et des cryptomonnaies, sont en passe de révolutionner le monde du digital et de nombreuses industries. Mais, même si le Web 3 n’en est qu’à ses balbutiements, il n’est pas épargné par les problématiques de diversité et de parité.

En effet, seules 3 % des startups du Web3 dans le monde ont été fondées par des équipes exclusivement féminines. Les femmes ne représentent que 12% des rôles techniques au sein de ces startups, c’est moins que dans l’ensemble de la filière scientifique et technique (25%). C’est ce que révèle la nouvelle étude du Boston Consulting Group (BCG) Web3 Already Has a Gender Diversity Problem, menée en collaboration avec People of Crypto Lab et réalisée auprès de près de 3 000 startups du Web3.

Les femmes sont sous-représentées au sein des startups du Web3

Seuls 7% des fondateurs de startups du Web3 sont des femmes. Lorsque l’on se concentre sur les équipes fondatrices : 13% seulement comptent au moins une femmes et 3% des équipes fondatrices de startups du Web3 sont exclusivement féminines.

Un constat qui varie légèrement selon les géographies : la part de femmes fondatrices est légèrement plus élevée en Amérique du Nord (17% au total, prenant en compte les équipes mixtes et 100% féminines) qu’en Europe (11%) et en Asie Pacifique (10%).

Les femmes ne représentent que 27 % des effectifs des startups du Web3 et ne comptent que pour 12 % des rôles techniques. C’est encore moins que dans l’ensemble de la filière STEM, c’est-à-dire la filière science, technologie ingénierie et mathématique, qui comptent 33% de femmes dans ses effectifs et 25% dans les rôles techniques.

Une réalité qui n’apparaît pas au premier coup d'œil. En effet, les femmes sont surreprésentées lors des événements et conférences dédiées au Web3 : elles représentent en effet 27% des intervenants, soit trois fois plus que la proportion de femmes fondatrices de startups du Web3.

Les fondatrices de startups du Web3 font face à de plus grandes difficultés de financement

L’écart de financement entre fondateurs et fondatrices de startups du Web3 est encore plus important que dans l’ensemble du monde de la tech. Les équipes fondatrices exclusivement masculines lèvent en moyenne près de quatre fois plus de fonds que les équipes exclusivement féminines - près de 30 millions de dollars contre environ 8 millions de dollars.

Un constat qui s’aggrave davantage passés les premiers tours de financement : on ne compte que 2% de femmes fondatrices de startups du Web3 en Serie A et 11% d’équipes fondatrices mixtes.

Parmi les entreprises Web3 qui ont levé plus de 100 millions de dollars, le pourcentage d'équipes fondatrices exclusivement féminines est nul. Cette situation s’explique en partie par le faible taux de féminisation des principaux fonds d’investissements : les équipes d’investissements qui se concentrent sur le Web3 comptent uniquement 15% de femmes et 11% de femmes partners.

« Nous savons que les femmes sont déjà sous représentées dans les métiers de la tech et les filières STEM en général (sciences, technologie, ingénieur, mathématiques). Nous constatons malheureusement qu’avec le Web3, cette tendance se confirme voire s’amplifie alors même que le champ d’application du Web3 s’étend à l’ensemble des industries. Pour inverser cette dynamique, il est indispensable que l’écosystème se mobilise avec des actions concrètes pour aider les femmes à s’imposer, que ce soit au sein même des fonds ou sur les plateformes de Web3 afin d’éviter les biais. La bonne nouvelle c’est que nous sommes au début de l’aventure et que nous pouvons encore créer un Web3 inclusif », détaille Jessica Apotheker, directrice du marketing monde du BCG, et co-auteure de l'étude.

Des actions concrètes à mettre en place dès maintenant

L'écosystème du Web3 n’en étant encore qu’à ses débuts, il est possible d’agir, et dès maintenant, pour limiter ces inégalités liées au genre. Comment ? Il faut commencer par :

  • Mesurer et factualiser la situation - Une première étape essentielle consiste à mesurer de manière précise, granulaire et objective la représentativité des femmes parmi les investisseurs, les fondateurs et les employés de startups du Web3.
  • Accroître le nombre de femmes au sein des équipes d'investissement - Des biais inconscients peuvent influencer les décisions de financement. Les équipes d'investissement exclusivement masculines sont plus susceptibles de soutenir et financer des équipes fondatrices exclusivement masculines. Hors, six des dix principaux fonds investissant dans le Web3 ne comptent aucune femme partner. Pour remédier à ce problème, certains fonds exigent désormais que les équipes d'investissement comprennent au moins une femme.
  • S’assurer que les expériences proposées par les marques dans le Web3 sont inclusives
  • S’assurer du soutien de l’ensemble de l’écosystème, en s’appuyant notamment sur les régulateurs - Au même titre que les réglementations sur les critères ESG, les gouvernements et les ONGs se concentrent de plus en plus sur les normes en faveur de la parité et de la diversité de genre. Entreprises et investisseurs ont tout intérêt à collaborer de manière proactive afin de contribuer à l'élaboration de ces réglementations, plutôt que de simplement attendre qu'elles apparaissent.

Contact presse

Sarah Lauprete
Tel: +33 06 02 08 78 28

À propos du Boston Consulting Group (BCG)

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À propos de People of Crypto Lab (POC Lab)

People of Crypto Lab (POC Lab) est un centre de développement de contenu et un studio d'innovation créatif dont l'objectif est d'apporter un récit culturel diversifié et inclusif à l’écosystème du Web3 tout en faisant progresser la représentativité et l'inclusion des femmes, des personnes LGBTQIA+, handicapées et issues de minorités ethniques dans la technologie Web3. Cofondée par Akbar Hamid et Simone Berry, l'équipe de POC Lab met à profit son expérience du marketing, de l'innovation, du style de vie des consommateurs et de la stratégie de la mode pour créer du contenu et des expériences virtuelles qui représentent fidèlement la diversité. POC Lab collabore avec des marques pour créer des récits authentiques qui peuvent être présentés sous forme de contenu et d'expériences ludiques dans des mondes virtuels émergents. En développant des ressources numériques, des jeux et des propriétés intellectuelles, POC Lab aide les marques à mieux s'engager auprès de leurs communautés, tout en leur permettant d'avoir accès à des services de qualité.