Paris—La population mondiale vieillit à un rythme inédit. Mais si chacun aspire à une vie plus longue et en bonne santé, la plupart des individus ne s’y préparent pas… ou trop tard. Pour mieux comprendre ce paradoxe, BCG a mené une vaste enquête mondiale intitulée The Longevity Paradox: Why We Don’t Plan for Healthy Aging Before It’s Too Late , auprès de 9 350 répondants dans 19 pays, dont la France. Résultat : seuls 12 % des répondants orientent leur mode de vie pour vieillir en bonne santé (healthy aging). C’est ce que BCG appelle le « paradoxe de la longévité ».
Parmi les enseignements clés de l’étude :
- Des priorités centrées sur la santé physique, au détriment du mental : au niveau mondial, les individus privilégient avant tout la santé physique (29 %), avoir une alimentation saine, (25 %) une activité physique régulière et le sommeil (22 %). Des fondamentaux indispensables, mais souvent perçus comme une suite de « devoirs », peu propices à une motivation durable. Seuls 19 % citent la stimulation mentale et créative comme un objectif clé, alors même qu’elle joue un rôle essentiel dans le bien vieillir.
- En France, une faible sensibilisation au bien vieillir... seuls 20 % des répondants français déclarent adopter au moins une mesure pour vieillir en bonne santé (manger équilibré, avoir une activité physique, limiter le temps d’écran...), contre 45 % en Inde, 41 % en Thaïlande, 39 % aux Etats-Unis ou encore 25 % en Allemagne. Le Japon ferme le classement avec 14 %.
- ... à nuancer par de bonnes habitudes ancrées dans nos modes de vie. La France se distingue positivement par rapport à la moyenne internationale : davantage de temps passé à l’extérieur (+12 %), une consommation plus élevée de fruits et légumes (+7 %), des plats faits maison (+5 %) et un moindre recours au fast-food (-9 %). En revanche, elle reste en retrait sur d’autres dimensions : activité physique (-3 %), sommeil insuffisant (+5 %) et consommation de tabac (+7 %).
- Les jeunes plus concernés mais moins constants dans leurs habitudes. La proportion d’individus qui adoptent au moins une mesure pour bien vieillir au niveau mondial reste faible : 30 % des 18-25 ans (18 % en France) et 38 % pour les plus de 56 ans (25 % en France). Toutefois, les jeunes expérimentent volontiers de nouvelles solutions comme les applications santé ou les tendances bien-être. Ils sont malgré tout près de trois fois plus nombreux que leurs aînés à déclarer du stress (40 % vs 14 % pour les + de 56 ans), avoir une alimentation déséquilibrée (26 % contre 7 %) ou manger devant la télévision (49 % vs 37 %).
- Des pratiques qui divergent selon les régions : dans les pays émergents, les individus recourent plus volontiers aux compléments alimentaires et aux remèdes naturels. Dans les pays développés, ce sont plutôt les services qui dominent (thérapies, diagnostics avancés, applications). Les cliniques de longévité commencent par ailleurs à s’implanter, avec une adoption particulièrement forte au Moyen-Orient, en Chine et en Suisse, où leur utilisation est déjà deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
- L’IA comme coach santé : en Inde et en Indonésie, près d’un répondant sur quatre utilise déjà des outils de santé pilotés par l’IA (coach virtuel, application...). Cette adoption, bien que plus lente, progresse aussi en Chine (20 %) et en Suisse (14 %).
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