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Malgré la crise, 37% des travailleurs de terrain français se disent prêts à démissionner

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Paris—En juillet 2022, une étude du BCG estimait qu’un tiers des travailleurs de terrain français étaient susceptibles de quitter leur emploi d’ici la fin de l’année. Six mois plus tard, malgré un contexte économique dégradé, marqué par une forte inflation, la situation ne s’est pas améliorée. Ils sont désormais 37% à envisager de quitter leur emploi (+3 pts). A cela s’ajoute un sentiment d'épuisement pour 57% des travailleurs de terrain français. Si la rémunération joue un rôle essentiel dans la rétention des salariés, d’autres raisons, plus émotionnelles, sont également à prendre en compte.

C’est ce que révèle le deuxième volet de l’étude BCG sur les travailleurs de terrain (deskless workers), intitulé «Making Work Work Better for Deskless Workers », basé sur une enquête réalisée en octobre 2022 auprès de 4668 travailleurs de terrain en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Etats-Unis. Pour rappel, ces travailleurs dits « de terrain » ont besoin d’être physiquement présents pour exercer leur métier et n’ont par conséquent pas la possibilité de télétravailler. Ils représentent 70% à 80% de la masse salariale des pays analysés.

Les risques de démissions varient selon les pays, les secteurs, l’âge et l’ancienneté des travailleurs

A l’échelle des quatre pays analysés, 43% des travailleurs de terrain seraient prêts à démissionner. En tête du classement, le Royaume-Uni avec un salarié sur deux (49%) prêt à quitter son emploi, suivi par l’Allemagne (44%) et les Etats-Unis (43%). La France affiche, quant à elle, un risque de démission plus faible à 37% mais en hausse (+3 pts1). 4% de ces travailleurs recherchent activement un nouvel emploi.

Parmi les secteurs les plus touchés, le commerce de détail figure en première position (48%) avec près de la moitié des travailleurs de terrain qui risquent de démissionner. 7% ont indiqué chercher activement un nouvel emploi. Non loin derrière : le secteur des transports (46%) suivi par l’industrie (44%), la santé (41%) et l’éducation (41%).

53% des travailleurs de terrain se sentent épuisés par leur travail (57% en France). Plus inquiétant, ce chiffre atteint 63% pour les travailleurs âgés de 18 à 24 ans. 55% des 18-24 ans déclarent, par ailleurs, rechercher un nouvel emploi.

18% des travailleurs de terrain ne sont pas satisfaits par leur travail (21% en France) et 28% considèrent que la pandémie de Covid a négativement impacté leur satisfaction au travail (26% en France).

Enfin, les travailleurs de terrain qui ont rejoint leur entreprise depuis moins d’un an sont également les plus à risque de démissionner : 52% d’entre eux déclarent chercher un travail, dont 10% de manière active. A l’inverse, seuls 32% des travailleurs de terrain ayant rejoint leur entreprise depuis au moins dix ans recherchent un nouvel emploi.

Les employés quittent leur emploi principalement pour des raisons émotionnelles

Si le salaire est un critère décisif dans le choix d’un nouvel emploi, l’étude démontre que les principaux facteurs qui poussent les travailleurs à démissionner sont d’ordre émotionnel. Les travailleurs de terrain aspirent notamment à se sentir respectés, valorisés ou encore entretenir une bonne relation avec leur manager.

« Ces travailleurs, pour qui le télétravail n’est pas une option, représentent la majorité des salariés dans les pays analysés. Oubliés de la plupart des débats autour du futur du travail, ils continuent pourtant d’exprimer un malaise. En France, ils sont 37% à vouloir quitter leur emploi, malgré des perspectives économiques plus qu’incertaines » souligne Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG. “Si la rémunération est un enjeu majeur pour accepter un poste, d’autres facteurs entrent en jeu pour décider d’y rester comme se sentir valorisé, bien intégré et respecté au travail. »

Dans ce contexte, les managers ont un rôle essentiel à jouer. En France, plus d’un salarié sur 4 (27%) est mécontent de son manager. Et cela n’est pas sans conséquence. Les travailleurs de terrain français qui ne sont pas satisfaits de leurs managers ont 2,2 fois plus de chance de quitter l’entreprise, 1,4 fois plus de risque de burn-out et sont 3,2 fois plus susceptibles de ne pas recommander leur entreprise. “Il est urgent pour les entreprises de considérer les besoins émotionnels de leurs talents afin de les attirer et les retenir” précise Vinciane Beauchene.

Le rapport explore trois axes sur lesquels les entreprises peuvent agir : mesurer et comprendre les attentes des travailleurs de terrain ; former les managers à ces nouveaux enjeux et investir afin d’améliorer l’environnement de travail.

Contact presse

Laure Mayoussier
Tel: +33 7 84 58 22 69

Méthodologie

Enquête réalisée par BCG en octobre 2022 sur un panel de 4 668 travailleurs de terrain dans quatre pays (France, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis), issus de 16 industries.

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